Les huileries traditionnelles

Depuis toujours, l’huile a constitué une richesse importante pour l’île. En 1938, ont existé 284 huileries traditionnelles. Ces unités de production étaient toutes souterraines dont la plupart sont invisibles de l’extérieur, car elles sont creusées dans les couches rocheuses ; mais certaines unités se distinguent par une architecture plus évoluée étant donné qu’elles sont entièrement construites en sous-sol. Il semble que ce type d’architecture est justifié pour des raisons d’ordre climatique. En effet, ces constructions souterraines créent une température constante favorable à l’extraction de l’huile qui a lieu généralement pendant la saison hivernale. Les variétés  d’oliviers cultivés dans l’île donnent des fruits dont l’huile se décante à un degré de température (supérieur à 14°), que seul le sous-sol peut fournir en hiver. Parmi les quelques rares témoins sauvés, subsiste cette huilerie. Elle présente un ancien édifice révélant les méthodes traditionnelles  pour le broyage et le pressurage  des olives. De l’extérieur, cette huilerie est signalée par une imposante coupole précédée d’une voûte inclinée et flanquée de deux longues voûtes en berceau.

L’ensemble est construit à fleur du sol. L’espace intérieur étant creusé, on y descend à l’aide d’un escalier, pour aboutir tout d’abord à une niche ou se situe la « chaudière » puis à un couloir bordé de logettes cloisonnées qui servent d’entrepôts pour les olives. Ces logettes reçoivent les olives depuis des lucarnes fixées à leur sommet. Plus loin, on atteint la salle circulaire ou se trouve le broyeur. De part et d’autre de la précédente salle, s’alignent deux pièces rectangulaires ou sont logés les pressoirs. Au fond de la battisse et à l’extrémité Est, se situent les salles de repos et de dépôt de l’huile raffinée. Notant enfin que l’espace intérieur est éclairé par des ouvertures fixées au niveau des toitures.